1000 km de sueur : l’aventure du BikingMan Sri Lanka 2024 racontée par Thierry, cycliste belge, et son duo Jean-François.
BikingMan Sri Lanka CyclismeUn goût d'exotisme pour BikingMan avec une première édition au Sri Lanka : la perle de l'océan Indien. Un parcours composé de 80% de route et 20% de gravel, un trésor avec des routes secondaires asphaltées et des pistes gravel spectaculaires.
Thierry était l'un des pionniers à faire partie de cette aventure. Voici donc un retour sur son expérience au Sri Lanka, ainsi que sur sa préparation pour affronter ce BikingMan.
👉️ Peux-tu te présenter et présenter ton parcours ?
Tchoupi pour les Cyclistes et Thierry dans la vie de tous les jours. J’habite à Sprimont, une petite commune rurale de Belgique située à proximité de la célèbre côte de la Redoute bien connue par la classique Belge : Liège-Bastogne Liège.
Je suis marié, et j’ai deux enfants, un fils de 21 ans et une fille de 14 ans.
Mon parcours sportif a débuté par l’envie d’aventure et de pleine nature. J’ai toujours aimé faire du vélo mais c’est en course à pied que j’ai découvert ce qui allait être, pour moi, une révélation. Parcourir les montagnes en courant sur plusieurs dizaines de kilomètres, de jour comme de nuit. Un défi aux multiples facettes.
💡 Est-ce que tu peux nous parler du BikingMan Sri Lanka ? Qu’est-ce que c’est ?
Un BikingMan, c’est une course à vélo de 1000km en autonomie totale en suivant une trace gpx sur une durée de maximum 120 heures. C’est l’équivalent d’un ultra-trail mais à vélo. Le concept est assez simple, la réalisation l’est un peu moins… Les champions font le parcours d’une traite, sans dormir ou presque, en réalisant des moyennes incroyables ; les autres, comme moi, réalisent le parcours dans le délai imparti.
Au Sri Lanka, j’ai participé à l’épreuve en duo avec Chocapic (Jean-François), mon ami. Partager les difficultés et les moments de joie pimentent l’aventure heure après heure, sur chaque kilomètre.
Nous sommes arrivés à Colombo, capitale de l’île après un voyage en avion sans encombre. Récupérer les vélos entiers est déjà un premier soulagement. Le voyage en taxi vers Negombo, ville de départ du Bikingman, nous permet de ressentir les premières sensations de cette ile dénommée la perle de l’océan indien et de faire les premières rencontres avec le peuple Sri Lankais. Nous passons de l’hiver prolongé de Belgique à l’été en moins de 24 heures. Nous sommes ravis.
Le lendemain, le départ de la course est donné à 12h00 sous le soleil. Les premiers kilomètres sont neutralisés pour plus de sécurité et déroulent le long de la côte ouest, le long des plages de sable fin. La vue est paradisiaque et l’euphorie du départ est palpable. Après 50 kilomètres, retour à la réalité, Chocapic et moi décidons de faire un premier arrêt ravitos. Nos visages sont déjà marqués par la chaleur moite de l’ile, il reste 950 kilomètres à parcourir… Le ton est donné, il va falloir gérer…
Le checkpoint 1 est situé à Sigiriyâ dénommée également rocher du lion, citadelle naturelle du 5ème siècle pourvues d’un palais. Nous l’atteindrons vers 11H00 le lendemain du départ après une pause de quelques heures dans l’ancienne capitale du pays, Anurâdhapura. Nous commençons à trouver notre rythme et les heures de selle s’accumulent autour de rencontres insolites de la faune locale et de découvertes culturelles. L’aube et le crépuscule gravent dans nos mémoires des moments inoubliables. En fin de journée, une pluie douce nous rafraichit. Chocapic et moi retrouvons nos marques de bons Belges pour aborder le premier col de ce Bikingman, le Riverston. Au fur et à mesure des kilomètres, la pluie douce se transforme en orange tropical violent, il fait nuit noire, seuls les éclairs nous inondent de lumières. Arrivés à mi-col, un torrent nous barre la route. Impossible de continuer ⛔️ .
Il nous faut faire demi-tour et trouver un abri de survie. La course BikingMan au Sri Lanka est un test d’endurance et de volonté, où chaque kilomètre peut révéler de nouvelles surprises et de nouveaux défis. Après quelques heures de repos chez l’habitant, nous repartons le ventre vide vers la ville intrépide de Kandy située au milieu de l’ile. La chaleur se fait à nouveau sentir mais l’altitude nous permet de bénéficier d’un air plus respirable. Nous atteignons le plus haut sommet de l’ile au travers des plantations de thé exploité par les Anglais depuis le 19ème siècle. Le dépaysement est total et le checkpoint 2 situé à Nuwara Eliya est à notre portée.
Chocapic commence à souffrir du dos et le doute de terminer l’aventure s’installe. La nuit suivante sera déterminante pour la poursuite de l’aventure. Lors d’une pause récupératrice, un gentil Sri Lankais, voyant Chocapic dans la douleur, décide de lui masser le dos avec un baume du tigre salvateur. Je termine le sauvetage par le placement adroit de 2 bandes anti-cloques sur ses fesses et nous voilà repartis vers le dernier checkpoint avant l’arrivée. Malgré les douleurs de plus en plus présentes et la chaleur, nous traversons des paysages à couper le souffle (nous en avons pourtant besoin) et repérons notre premier éléphant dans la réserve de Yala. Moment magique que l’on attendait avec impatience. La rencontre avec ces pachydermes restera un moment fort de ce voyage.
A la fin du jour 4, nous sommes rattrapés par Axel Carion lui-même venu se dérouiller les jambes sur la fin du parcours. Nous partagerons notre repas du soir avec lui et repartirons pour les derniers kilomètres de notre aventure.
Le dernier jour sera costaud pour nos organismes fatigués mais l’arrivée triomphale à Panadura nous fera rapidement oublier ces petits inconforts.
Toute la famille Bikingman❤️ est présente pour nous accueillir. Quel réconfort formidable.
🚵♂️ Est-ce qu’il s’agit de ton premier BikingMan ?
J’ai découvert le Bikingman en août dernier, tout à fait par hasard, en surfant sur youtube. Je suis tombé sur plusieurs vidéos d’Axel Carion, le fondateur du Bikingman. Tout de suite, comme 20 ans plutôt avec l’ultra-trail, j’ai été séduit par le concept qui réunissait toutes les conditions pour vivre une aventure inoubliable : découverte, rencontre, gestion de l’effort, voyage et vélo bien sûr. Deux semaines plus tard, nous étions inscrits, mon fils et moi, sur le Bikingman X du Maroc. Une sacrée aventure vécue en duo familial.
💪 Peux-tu nous décrire l’organisation de ton entraînement pour préparer cette aventure ?
Le plus gros de ma préparation est réalisé par mes trajets quotidiens « vélotafs ». Je travaille dans un service de santé mentale situé à 25 km de mon domicile. Deux mois avant l’évènement, j’intensifie l’entraînement en ajoutant quelques kilomètres. 3 à 4 semaines avant de partir, je réalise un week-end « choc » pour réaliser du volume.
A la grande différence du Maroc, le défi principal du Sri Lanka a été la gestion de la chaleur et de l’humidité. Il faisait vraiment très chaud. Mais cela fait partie du jeu. En Ultra, il faut solutionner les problèmes lorsqu’ils surviennent même si nous avons essayé de les anticiper au maximum. La gestion du sommeil, de l’alimentation, de son capital énergétique, de son matériel est primordiale. Il faut savoir écouter son corps et réagir vite.
🙋♂️ Dirais-tu que cette aventure est accessible aux débutants ?
Bien-sûr. Tout le monde doit débuter un jour. Il faut un minimum de préparation tout de même pour pouvoir profiter (minimum 10 heures de sport par semaine pendant les deux mois précédent l’épreuve). La passion fait le reste…
L’ultra est un sport de patience. Les kilomètres défilent avec le temps. Rien ne sert de courir, il faut partir à point.
🎒 Quels est ton top 5 équipements indispensables pour cette aventure ?
Concernant l’équipement, il diffère en fonction du climat rencontré. Au Maroc, nous avons eu des températures allant de 0 degré à 30 degrés. Il fallait donc emporter des vêtements pour tous les temps. Au Sri Lanka, la plage de température s’étalait de 35 à 45 degrés, l’équipement était donc très différent. L’hydratation était primordiale et il fallait essayer de refroidir son corps le plus possible.
Il faut emporter également l’équipement obligatoire renseigné par l’organisation qui permet de se sentir en sécurité tout au long du parcours. Notamment grâce à la balise OWAKA, qui nous géolocalise à tous moments et qui nous permet de lancer un appel d’urgences en cas de besoin. Le sentiment de sécurité dans ces aventures permet de partir plus serein.
📆 Sur quelles aventures peut-on espérer te retrouver cette année ?
Si tout se passe comme prévu, nous serons, avec Chocapic, au départ du 555 Vercors fin juillet et je serai, avec mon fils Baptiste, sur le 1000km de Taiwan début novembre. Que du Bikingman cette année ! Cette orga est vraiment top.
👇️ Le mot de la fin ?
La vie est belle. Vivez-là !
Merci Thierry, au plaisir de te retrouver sur une prochaine aventure.
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