Alexandre Boucheix alias casquette verte, vainqueur de l'Ultra 01 2024 !
Ultra 01 Ultra-trailConnaissez-vous la casquette verte 🟢 ? Il s’appelle Alexandre Boucheix, une fois passé 19h il prend ses baskets et se transforme en ultra trailer 🏃♂️.
Combattant, persévérant, rien ne l’arrête, ce qu’il aime : repousser les limites de son corps !
30 ans et déjà un palmarès impressionnant voici ces principaux résultats de 2023 :
(Février) La Trace des Maquisards 100 km : 09 h 18 min 11. Victoire et record de l’épreuve.
(Février) 100 km PARC DES PRINCES : 07 h 37 min.
(Mars) LiarTocEEcoTrail de Paris (Aller en OFF) 160 km / 3200 m D+ : 15 h 24 min.
(Avril) MIUT – Madeira Island Ultra Trail 115 km / 7200 m D+ : 14 h 59 min. 6ième.
(Mai) BO4ANN6 en off – Beaufort à Annecy. 131 km / 8 700 m D+ : 27 h 54 min 08 sec France / Annecy
(Juin) Ultra 01 – 174 km – 7394 m D+ : 19h 19min 53 sec – Victoire. Le triplé !
(Juillet) UT4M – 175 km – 11 925 m D+ : DNF (Km 130 ?)
(Aout) UTMB – 173.30 km – 10 050 m D+ : 21ième / 23h 03 min 13 secondes
(Octobre) UTMJ – Renarde – 79 km – 2800 m D+ : 2ème / 06h 39min 17sec
(Octobre) Diagonale des Fous – 172 km – 10 250 m D+ : 10ième au Scratch / 27h 01min 22 sec / 3ième Senior Homme
(Novembre) Kullamannen – 165.00 km – 4 000 m D+ : 2ème – 15h 34min 43sec
Owaka revient pour vous dans ce 17ème épisode de #RaconteMoiTonAventure sur sa victoire lors de l’Ultra 01, pour vous livrer les secrets de sa préparation d'aventurier, mais aussi pour découvrir son état d'esprit, ses conseils pour préparer une aventure, ses projets...
🙋♂️ Peux-tu te présenter et présenter ton parcours/palmarès ?
Alexandre :"Je m’appelle Alexandre Boucheix, j’ai 30 ans. Je suis chef de projet système d’info chez JCDecaux, je passe donc un gros bout de temps de ma journée derrière un écran et un clavier et à partir de 18h/19H j’enfile mes baskets et ma « deuxième vie » d’ultra trailer commence.
Je cours 2 / 3h par jour pour l'entraînement et par ce que j’aime ça, ça me permet de participer 1 fois par mois à un ultra-trail (une course à pied en montagne en ultra endurance).
Ma spécialité c’est l’ultra-trail : 160 km, au plus court je le fais en 20h / 21H et certains peuvent mettre jusqu’à 66h pour finir ce type de course.
Je suis tombé dans la course à pied il y a 6-7 ans et maintenant une partie de ma vie est dédiée aux ultra-trails. C’est amusant d’avoir cette "double casquette" pro / perso."
Quelle est l’histoire derrière ton surnom « casquette verte » ?
Alexandre :"Ça date de mes années d’école de commerce, j’étais président du BDE il y a 8-9 ans et ce qu’on donnait aux premières années pendant le weekend d’intégration était notamment des casquettes, et quand je suis sortie d’école de commerce quand je me suis mis à courir j’ai récupéré l’une de ces casquettes.
Certainement car je pensais que c’était un truc de coureur de courir avec une casquette, j’ai pris une casquette qui trainait chez moi et il s’agissait de l’une de ces casquettes.
Par le temps, c’est devenu un « gri-gri », et par la suite c’est devenu mon surnom."
💡 Est-ce que tu peux nous parler de l’Ultra 01 ? Qu’est-ce que c’est ?
Alexandre :"Sur l’Ultra 01 on retrouve comme pour la plupart des ultras plusieurs formats de courses : 45 km, 65 km, 100 km et le format long entre 160 et 180km. Le départ de l’Ultra 01 est dans la ville d’Oyonnax, et après c'est presque 170 km dans la montagne, les premiers mettent entre 19 et 22h, et les derniers mettent presque 48h. L’Ultra 01 c’est donc ce genre « de balade » et c’est une course que j’ai faite 2 fois et que j’espère refaire cette année."
💪 Qu’est ce qui t’a motivé à faire l’Ultra 01 ?
Alexandre :"D’abord parce que je ne connaissais pas le coin, et un ultra-trail est un bon moyen de découvrir une région, tu passes par des endroits mythiques, les plus beaux points de vue de la région, tu cours de jours comme de nuit, tu vois le couché et le lever du soleil. Et c’est tout de même 170 km donc tu en vois des choses.
Ensuite il y a aussi le côté accessible, c’est un ultra-trail en France, accessible en train donc ça se fait relativement bien (pas besoin de prendre l’avion).
Et enfin j’ai découvert lors de l'événement, que c’est une super ambiance, les gens sont super accueillants, ça donne envie de revenir. Les organisateurs et bénévoles sont particulièrement cool, tu passes ton temps à te marrer alors que tu es dans la souffrance absolue et que tu as mal partout."
🏃♂️ Peux-tu nous décrire l’organisation de ton entrainement pour préparer cette aventure ?
Alexandre :"Pour moi c’est un peu particulier car j’habite en ville à Paris, et la difficulté c’est de pouvoir faire du dénivelé, faire du volume et des km ça ne pose pas de problème.
Je cours en général 2 à 3h par jour donc généralement entre 15 et 20h par semaine = 180 à 200 km par semaine.
Ça me permet de me faire de l’endurance.
Mais la grosse difficulté c’est de bosser le dénivelé, sur l’Ultra 01 on prend des montées ou des descentes qui font presque 1000 mètres de dénivelé positif ou négatif et sur des terrains techniques (ça me change de mon bitume parisien).
Donc pour bosser je n’ai pas trop le choix je vais dans les coins où il y a des côtes à Paris :
- Montmartre
- Buttes-Chaumont
- Certains coins du parc de Vincennes
Mais ces côtes sont minuscules, donc je fais la technique du « hamster », faire 10x, 30x, 50x la même montée ou les mêmes escaliers pour m’habituer à faire du dénivelé.
Donc globalement une grosse partie de mon entraînement c’est de l’endurance / du volume et une plus petite partie où c’est les aller et retour dans les montées.
Après ce qui m’aide aussi c’est que 1 fois par mois en général je fais une course d’ultra trail. Les courses sont aussi une façon pour moi de m'entraîner à la technique et au dénivelé."
😎 Comment as-tu vécu cette expérience ?
Alexandre :"Je pars du principe qu’à partir du moment où je participe à un évent / compet peu importe le résultat il faut en tirer du positif.
Quand je suis arrivé sur la course, d’après les classements j’étais un peu le favori de la course, donc tout le monde se disait que c’était tranquille pour moi : que j'allais gagner la course.
Mais les gens oublient que ce n’est jamais facile, c’est dur, il faut se dépasser mentalement et physiquement. Certes c’est mon 10 -ème ultra mais à chaque fois c’est terriblement dur, tu vis des souffrances et des émotions, tu vas au bout du bout de toi-même, et pendant de très longues heures…
En plus à tout moment tu peux faire 400 mètres et te casser la cheville et là c’est fini.
Donc je me suis dit je fais la course comme je sais le faire, sans me forcer, et pas non plus en étant trop posé.
C’était une expérience de dingue, on a toujours pleins de choses à en tirer, on apprend pour les prochaines fois.
Au final, c’est dur mais c’est génial d’être capable d’aller au bout de soi-même pour faire ce résultat."
Les meilleurs moments ?
Alexandre :"C’est tellement exigeant comme sport que tu as besoin après ta course de décompresser. La bière à l’arrivée c’est la délivrance tu savoures ce plaisir après avoir eu des longues heures de tortures."
🗣️ As-tu une anecdote à nous raconter sur ton aventure ?
Alexandre :"J’avais mis en place une « stratégie » partir « doucement » et au bout de 30/40 bornes, essayer de dépasser les personnes devant moi.
Et au final ce qui se passe, c’est que très rapidement dans la course, au bout d’environ 10 km, je me suis retrouvé juste avec 1 seul autre mec, on était en tête.
Donc je me suis dit c’est le moment, il faut que je tente le coup, il faut que j'accélère comme « un dingo », pour arriver le plus rapidement possible au premier ravitaillement, et pour creuser l’écart. Et après essayer de « vivre » sur cet écart le reste de la course.
C’est donc ce qui s’est passé, je suis arrivé au premier ravitaillement j’avais 1 quart d’heure d’avance sur le deuxième, et après petit à petit l’écart s’est agrandi.
Mais ce qui a été atroce c’est vu que je suis partie extrêmement vite dès le début de la course, je me suis épuisé, j’ai brûlé mon énergie. J'avais fait à peine 20 km et j'étais déjà crevé alors qu’il m'en restait encore 150 derrière, ce n'était pas une bonne nouvelle.
Les 2 premières heures c’était cool, j’étais rapide, et après il y a nuit qui est tombée, et toute mon énergie est partie, et j’ai eu un contrecoup de mon accélération, et j’ai subi tout le reste de la course.
C’était très dur psychologiquement et physiquement.
Je me suis mordu les doigts de cette erreur, car 18h/19H à subir ce n’est pas simple et c’est long.
Une fois à l’arrivée, c’est la délivrance ! Je gagne la course donc c’est tellement cool, en plus c’est un ultra-trail ! J'ai été accueilli comme un dingue, feu d’artifice et tout, et j’apprends qu’au final j’ai 1h et demie d’avance sur le deuxième donc en plus je suis « large ». Donc je me dis mais pourquoi pendant 20h je me suis fait mal alors que j’aurais pu y aller un tout petit peu plus doucement. Et au final j'oublie ça et je me dis que c’était une belle journée et une belle expérience."
🤔 Si tu avais des conseils à donner pour aider les “novices” à se préparer pour ce type d'aventure ?
Alexandre :"Ce n’est pas fait pour tout le monde un ultra-trail, du moins il est important de bien se préparer et ça prend du temps.
Je dirais qu’il faut 2 à 3 ans pour se préparer à un ultra-trail lorsqu’on débute de zéro, il faut préparer son corps à un tel effort et savoir gérer le manque de sommeil.
L’expérience est importante pour réussir à gérer son effort tout le long, il faut aussi apprendre à gérer son effort lorsqu’il y a des conditions météorologiques difficiles, car on est souvent en montagne, donc il peut neiger et faire très froid surtout la nuit…
Il faut expérimenter avec des courses avant pour espérer pouvoir finir son premier ultra-trail, il y a tout de même 50% des gens qui abandonnent sur les ultra-trails.
Je conseille de commencer progressivement au niveau du nombre de km :
Un 10km
Un Semi Marathon
Un Marathon
Après les courses de 60-70 km
Et après basculer sur celle où il y a de la montagne
Et après passer vers les 130 km au bout d’un certain temps pour commencer à se rendre compte de la longueur de l’effort.
Il faut travailler son mental pour, en cas de pépin, être plus fort mentalement, réussir à se surpasser pour ne pas abandonner."
🍬Tu pars sur ton ultra avec des carambars et des écouteurs pourquoi ?
Alexandre :"Pendant ce genre de course, tu souffres beaucoup, donc le moindre truc qui te fait plaisir c’est un kiff, donc en ce moment c’est des carambars. Avant c’était des dragibus.
Et pour les écouteurs au début, lors de mes premiers ultras, j’étais milieu de peloton donc forcément, il y avait d’autres gens et on discutait, on se racontait notre vie. Et quand là par exemple sur l’Ultra 01 tu ne fais même pas 1H avec des gens et tout le reste de la course tu es solo, c’est long 21H."
📆 Sur quelles aventures peut-on espérer te retrouver cette année ?
(Février) La Trace des Maquisards 80 km : 07 h 09 min. Victoire et record de l’épreuve.
(Mars) EcoTrail de Paris 80 km / 1500 m D+ : 06 h 23 min. 8ième.
(Avril) 100 miles of Istria 168 km / 6515 m D+: 20 h 55 min. 7ième.
À venir:
(Mai) CHAMANN en off – Chamonix à Annecy. 100 km / 10 500 m D+ France / Annecy (défi perso)
(Juin) Ultra 01 180 km / 8000 m D+ France / Oyonnax
(Juillet) UT4M 180 km / 11 600 m D+ France / Grenoble
(Aout) UTMB 175 km / 10 000 m D+ France / Chamonix
(Octobre) UTMJ – La Renarde 80 km / 3 600 m D+ France / Métabief
(Octobre) La Diagonale des fous 165 km / 9 900 m D+ France / La Réunion / St Denis
(Novembre) Kullamamen 168 km / 2 700 m D+ Suède
(Décembre) Lyon SaintéLyon 153 km / 4 000 m D+ France / Lyon
Merci Alexandre pour cette interview on te souhaite le meilleur pour tes prochaines aventures !
Si vous avez eu envie de découvrir d'avantage l'Ultra 01, c'est par ici !!
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