[Trail] Half Marathon Des Sables : Valérie revient sur son aventure !
Marathon Des Sables Fuerteventura HMDS Ultra-trailL'édition 2021 du Half Marathon Des Sables vient de se terminer et l'organisation a communiqué les dates de sa prochaine édition : du 25 Septembre 2022 au 02 Octobre 2022 !
Une expérience de 7 jours hors du temps dans les plus beaux endroits du monde. 4 jours d’aventure au milieu du désert, un parcours divisé en 3 étapes, 100 ou 120km à réaliser en courant ou en marchant.
Vous hésitez encore à participer à cette aventure ? Découvrez le récit de Valérie, participante en 2021 !
Le pourquoi du comment
Je viens de terminer le Half Marathon Des Sables, édition 2021 et j'en suis extrêmement fière.
Je n'ai jamais rêvé de participer à ce genre d'épreuve sportive. La dernière fois que j'ai couru avec un dossard je devais avoir une douzaine d'années, je participais régulièrement à des cross en club et au collège.
Ma fille Alexandra, m'a proposé plusieurs fois de participer avec elle au HMDS et à chaque fois je refusais, je ne me sentais pas capable de parcourir de telles distances. Je suis sportive depuis toujours mais depuis plus de 10 ans j'ai des soucis d'arthroses aux articulations et notamment aux genoux, c'est vraiment très handicapant, je ne peux plus courir.
Alex est revenue à la charge en me disant "Tu sais maman, il y a maintenant la possibilité de faire seulement 100 kilomètres au lieu des 120 kilomètres et cerise sur le gâteau tu peux le faire en marchant, les plages horaires sont très larges ".
L'idée a fait son chemin, j'avoue que c'était extrêmement tentant de participer à un trail avec ma fille #teammerefille. Tout en sachant, que ma fille avait déjà deux participations au HMDS à son actif, Fuerteventura en 2018 et Pérou en 2019, je savais que j'aurais le meilleur coach pour me guider et me préparer.
Le premier jour des inscriptions, le 2 février, nous étions au taquet, toutes les deux devant notre ordi, nous nous sommes inscrites en même temps.
Après, bien évidemment, je me suis entrainée régulièrement. Je marche presque quotidiennement mais sur des petites distances 6 à 8 kilomètres, de temps en temps je pousse jusqu'à 10.
J'ai augmenté régulièrement mes distances 14, 18, 20, 25, 30, 32 et une fois j'ai même réussi à faire 40 kilomètres.
C'était important pour moi, de savoir comment mon corps allait réagir sur de grandes distances, ce jour là je n'aurais pas pu faire un pas de plus, j'avais mal à l'un de mes genoux, sans parler de mes pieds qui n'en pouvaient plus.
J'ai donc augmenté régulièrement mes distances, je faisais de grandes distances environ deux fois pas mois. Entre temps je parcourait mes distances habituelles entre 6 et 10 kilomètres. J'alternais les nouveautés, le sac à dos chargé à environ 5 kilos, marcher avec des bâtons, faire des sorties dans le sable, programmer des dénivelés, manger des barres protéinées, goûter différents gels, tester les plats lyophilisés...
Tout était nouveau pour moi, il a vraiment fallu que je teste tout. J'ai d'ailleurs énormément partagé cette phase d'entrainement sur mon compte Instagram et j'ai eu des tonnes d'encouragements, j'avoue que cela me faisait un bien fou.
Je pense que j'ai oublié de préciser que le HMDS est un course qui se fait pour ainsi dire en totale autonomie : alimentaire, vestimentaire, santé, hygiène, couchage, matériel obligatoire ( lampe frontale, couverture de survie, antiseptique ... ). Il y a seulement deux choses apporté par l'organisation, la tente installé sur le bivouac et l'eau pendant la course et sur le bivouac. C'est pour cette raison qu'il faut absolument bien gérer son sac à dos pour qu'il soit le plus léger possible.
J'ai vraiment adoré cette période d'entrainement, je l'ai vécu à fond. Pour les personnes, qui comme moi qui n'ont jamais participé à ce genre de course, ces séances d'entrainement sont primordiales outre le fait que l'on teste tout cela forge aussi le mental. Le mental est aussi important que le physique, je dirais même peut-être plus car sur la course quand le physique lâche c'est le mental qui prend le relais et qui nous permet de ne rien lâcher, de franchir la ligne d'arrivée.
Lundi 27 septembre ( 1ère étape)
Etape de 32,5 kilomètres
Briefing 8h / Départ 9h sur la plage de l'Hôtel Las Playitas
Le premier jour, l'ambiance était vraiment exceptionnelle. Le stress, l'appréhension, l'excitation, tout ces sentiment étaient mêlés, c'était assez fort à vivre.
Le départ donné tout le monde est parti en courant, j'ai été emporté par ce flot. J'ai du courir à peine un kilomètre, on a tout de suite , eu des montées assez raides et le soleil a commencé à taper fort ( sur cette journée il a fait 37 degrés, le ressenti était supérieur, il n'y avait pas trop de vent). A ce moment là seulement, je pense que j'ai réalisé que j'étais partie pour vivre une belle aventure, humaine et sportive. Dans ma tête, une seule pensée, franchir la ligne d'arrivée finale.
Sur cette première étape nous avons eu pas mal de dénivelés avec de terrains rocailleux, mais nous avons surtout eu une partie avec des pierres de lave volcanique à partir du 20 ème kilomètres. Ces pierres ont été une véritable torture pour mes pieds. Les 5 derniers kilomètres ont été durs et comme souvent on a l'impression que le dernier kilomètre en fait au moins trois. J'ai terminé cette étape en 6H40, c'est les jambes flageolantes que j'ai passé cette première ligne d'arrivée aux coté d'Alex arrivée longtemps avant moi et qui m'attendait. Romuald et Justine ont filmé cette arrivée, merci infiniment pour ces beaux souvenirs.
Mardi 28 septembre ( 2éme étape )
40 kilomètres ou 60 kilomètres
Lever 4h45 Briefing 6h00 / Départ 6h30
Ce jour là, je me réveille en catastrophe à 5H17, (erreur en programmant mon réveil la veille).
Ma fille n'a pas vérifié que j'étais bien réveillée. Normalement, c'est moi la première levée et je réveille tout le monde. Ce soir là je n'ai pour ainsi dire pas dormi, je ne suis pas une adepte du camping autant vous dire que je n'ai pas trouvé très confortable le matelas et l'oreiller gonflable.
Je me suis donc préparée en catastrophe à la lueur de ma lampe frontale, s'habiller, mettre de la crème à ses pieds, remplir ses gourdes d'eau ( erreur de ma part j'aurais du le faire le soir avant de me coucher), se brosser les dents, faire un brin de toiletteranger toutes ses affaires dans son sac à dos ( il faut savoir que rien ne doit rester dans les tentes sous peine de pénalités), aller aux toilettes. Je n'ai pas eu le temps de prendre un petit déjeuner, j'ai grignoté une barre protéinée lors du briefing.
Autant vous dire, que pour la dernière étape, j'ai tout préparé la veille.
Cette étape était la plus longue, celle que j'appréhendais le plus.
Avant de partir ma fille m'a lancé comme un ultimatum en me serrant dans ses bras " Maman, on se retrouve sur la ligne d'arrivée, tu n'as pas le droit d'abandonner, tu peux le faire". Elle savait que j'avais mal à mon genou, elle n'était pas sereine mais elle me connait elle sait que je suis tenace.
Je suis partie tranquillement dans la nuit noire, nous avancions tous avec nos lampes frontales. J'ai tout fait en marchant sur cette étape. Elle a été très dure, la douleur à mon genou était là dès le début, l'effort de la veille était encore bien présent dans mes jambes.
Par moment, pour descendre, je me retournais pour pouvoir descendre sans avoir à plier mon genou. A deux ou trois reprises, quand la douleur était lancinante, j'ai songé à arrêter mais les paroles d'Alex résonnaient dans ma tête et j'ai continué.
Sur cette étape, il y a de beaux paysages, le matin sur la plage avec un magnifique lever de soleil. Un peu plus tard, on a longé la côte sur une corniche incroyable. Pour moi, cette partie a été la plus incroyable visuellement. J'ai été porté par le bruit des vagues. C'était sublime, j'ai pris mon temps, je me suis arrêtée pour immortaliser ces instants, en prenant des photos mais aussi des vidéos. Je ne regrette pas, bon en même temps j'avançais à peu près à l'allure d'un escargot.
Juste après ce beau passage nous sommes arrivés au CP3 après une belle grimpette qui cassait bien les jambes. J'ai repris un peu de force à ce moment là jusqu'au kilomètre 35 où se situait la bifurcation pour opter pour la distance du jour, soit le 40 kilomètres soit le 54,5 kilomètres. Je n'ai pas hésité une seconde, si j'avais été en forme, j'aurais tenté le 120 kilomètres mais là j'ai préféré me dire je reste sur le 100 pour pouvoir passer la ligne d'arrivée finale, qui était mon objectif initial.
Franchement, ces 5 derniers kilomètres ont été extrêmement durs et physiquement et moralement. On voyait au loin les éoliennes qui nous indiquaient que le bivouac étaient à côté mais cette ligne droite sur un terrain rocailleux a été la plus longue de ma vie.
J'ai passé la ligne d'arrivée après 9H30/10 heures de course, épuisée mais heureuse d'avoir encore passée une étape.
Tout au long de cette étape, j'ai papoté tout en marchant avec plein de participants, c'était vraiment génial, chacun s'encourageant à tour de rôle.
Mercredi 29 septembre
Jour de repos
Ce jour de repos est toujours après la grande étape pour que le corps puisse se ressourcer. C'est aussi un moment
de grande convivialité pour échanger avec les autres participants. C'est aussi le jour ou la tente médicale ne désemplit pas, la queue est incroyable. Il faut prendre rendez-vous pour faire soigner ses bobos et notamment les ampoules, je dirais plus de 80 % des consultations.
J'avoue que je n'ai pas eu besoin de passer par cette tente, pour deux raisons, la première est que j'avais hyper bien préparé mes pieds et je n'ai eu qu'une petite ampoule à l'un de mes orteils et la seconde c'est ma fille médecin s'est occupée de cette même ampoule.
Le jour de repos, c'est aussi le jour où l'on peut profiter de faire une petite lessive pour partir avec des affaires propres pour la dernière étape.
L'organisation propose aussi des séances de yoga, de stretching sous de grandes aires ombragées. L'instant Coca hyper frais est vers 13 heures, franchement je ne suis pas une adepte de cette boisson mais là je l'a vraiment apprécié !
Pour cette édition nous n'avons pas eu de chance, nous avons eu tous les jours un vent incroyable jour et nuit et qui n'a pas cessé lors de cette journée de repos. Je pense que cette journée n'a pas été aussi chouette que sur les autres éditions mais cela restera tout de même un bon moment. Là encore je n'ai pas arrêté de faire des rencontres très sympas.
Jeudi 30 septembre
24,5 kilomètres
Briefing 5h/ Départ 5h30
Cette étape devait à l'origine faire 28,4 kilomètres mais elle a été écourtée pour des raisons de sécurité, un éboulement s'est produit sur une partie de notre circuit.
C'est encore une fois à la lueur de nos lampes frontales que nous sommes partis, j'entendais le bruit des vagues mais on ne distinguait pas du tout l'environnement.
En partant, ce jour-là c'est Alex qui n'était pas dans sa meilleure forme. On s'est encouragé mutuellement avec les larmes aux yeux. Elle avait un bon classement, pendant toute ma course, je n'ai pas arrêtée de penser à elle.
En ce qui me concerne, j'ai mis un peu de temps à entrer dans cette dernière étape. Après le premier CP au kilomètre 4, le soleil pointait timidement et là je me suis sentie mieux. Je me suis dit que c'était la dernière étape, que c'était de la plus courte de cette fabuleuse aventure, le sac à dos avait presque le poids d'une plume, j'ai donc tout naturellement accéléré le rythme. Je me sentais de mieux en mieux, il y avait une petite brise, le terrain était essentiellement sablonneux, j'ai adoré. J'ai tellement détesté les parties rocailleuse où les pieds tapaient dans les cailloux et abimaient les ongles.
Je pense que sur cette dernière étape tout le monde avait eu la même idée et franchement je pense que nous avons tous apprécié le fait d'avoir un sac à dos alléger, un pur bonheur pour les épaules.
J'ai terminé sur un bon rythme, je ne me souviens plus le temps mais ce n'est pas grave. Je me souviens que ma fille qui a bien terminé sa course est venu à ma rencontre pour m'amener jusqu'à la ligne d'arrivée.
Quel souvenir, que d'émotions, que de joies, que de larmes !
Voilà, j'ai eu ma médaille de Finisher du HMDS 2021 !
Je suis fière, je suis allée jusqu'au bout, je me suis dépassée, j'ai réussi à atteindre mon objectif.
J'ai vécu cette fin d'aventure sur un petit nuage, cela faisait tellement longtemps que je me préparais qu'il m'a été très dur de redescendre.
Autre impression, bizarre, surprenante, c'est que je me suis demandée et maintenant... que vas tu faire ?
Ce genre de course est en fait très addictif, j'ai comme l'impression que je vais être obligée de me fixer prochainement un autre challenge.
Pour terminer, si vous souhaiter entreprendre cette course et que vous hésitez encore je ne peux que vous encourager à la faire, c'est une expérience unique, humaine, fabuleuse et vraiment réalisable.